Le miracle défile devant ma porte,
Triomphant comme l’armée incivile
Qui combat les noires cohortes
À mains nues, belle et virile.
Le miracle me laisse sourde
Aux lamentations malheureuses
Qui résonnent dedans ma gourde,
Ignorante de l’eau précieuse.
Le miracle danse sur le seuil,
Fascine l’enfant dans mes yeux,
Tantôt se dresse, tantôt cueille
Les fruits mûris jaunes et bleus.
Le miracle traverse les murs
Qui gardent les lèvres prisonnières.
Le sourire rit, nouveau venu,
Trouve son chemin dans la pierre.