La Rivière

Cassandre crie au désert sourd
Qu’elle peuple de cassantes visions
Qui défigurent sa profession
Et engorgent le ciel lourd.

Laisse en toi descendre, Cassandre,
L’alarme des fins du monde !
Qu’elle parcourt, d’onde en onde,
Ton corps, devenu tendre.

Embrasse ces funestes présages !
Tamise au filtre de ton cœur
Les pierres qui jettent le malheur ;
Et isole la pépite sage.

Heureuse la bouche qui proclame
Les mots lavés par la salive,
Prière dans la rivière vive,
Que toutes les oreilles acclament.