L’Enfant prodigue

Je reviens, prodigue enfant,
Au pays où tout me revient.
L’orangée poudre dans le lointain
Montre le ciel comme un géant.

J’étais partie vers l’étranger,
Dans le limon, je suis les pierres,
Je fais le chemin en arrière
Où tout m’attendait sans bouger.

L’échappée belle qui, jadis,
Éprise de liberté, prise
Au piège de la toile grise,
Rentre chez elle ; les bras fleurissent.

Inconditionnellement fille,
Gorgée de l’amour retrouvé,
Je bois le grand verre d’eau donné
Au seuil de la maison chérie.