Plaine d’automne

J’ai en mémoire une plaine sans fin,
Plaine de rien, sans histoire, sans grief,
Un paysage silencieux, sans relief,
Muet comme les paroles reportées à demain.

J’ai en mémoire l’éclipse des couleurs,
La disparition de la forme qui ferme,
Quand, à elle même, l’aube met un terme,
Un commencement qui s’ajourne à demeure.

J’ai en mémoire un retour attendu,
Des retrouvailles anciennes et sans âge,
Douces comme le sourire sans visage
Des connaissances qui me sont rendues.

 

Version manuscrite :