La Plaine

Par brassée, quelquefois, j’amasse
Ces quiétudes d’après-midi,
Quand mon esprit ne s’embarrasse
Que de mettre un pied devant lui.

Alors mon être se rapproche
De l’imminence des vérités,
Qui s’accrochent à mes grises mèches
Pour un couvre-chef perlé.

L’amour est une plaine vide
Où rien n’apparaît au lointain.
La lumière couche au lit avide
Qui reçoit tout comme un destin.

L’amour est une plaine neuve
Qui a rangé tous ses volcans.
À la rosée, où tout s’abreuve,
Une poussière lève le camp.