J’écris les cris sans parole,
Les bras tendus vers les absents,
Je donne un visage à la folle
Qui menaçait de temps en temps.
J’écris les cris orphelins,
Nés des familles faméliques,
Aux corps ballants, sans bras ni mains,
Des manchots fantomatiques.
J’écris les cris sans envol
Qui repiquent dans les champs
Étoiles fauchées en plein vol,
Ignorantes de leur printemps.
Mes poèmes sont des hôpitaux,
Atterrissage de fortune,
Pour les cris tombés sans écho,
Sauf la si lointaine lune.